Quelles solutions pour bien protéger ses fenêtres contre les cambriolages ?

Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » menée chaque année*, près de 490 000 ménages déclarent avoir été victimes d’un cambriolage ou d’une tentative d’effraction. Dans 64% des cas, la porte d’entrée reste le point d’accès privilégié pour pénétrer dans une habitation. La fracture d’une fenêtre tient la 2^ème place du podium. Elle représente même 28% des cambriolages « aboutis ». Dès lors, quelles sont les solutions pour bien protéger ses fenêtres contre les cambriolages ? Nos réponses en 4 points.

Comment définir le niveau de protection de ses fenêtres contre les cambriolages ?

Avant toute chose, il convient de prendre en compte 4 facteurs pour bien protéger vos fenêtres contre les cambriolages :

• le type de logement (maison individuelle ou appartement),
• sa situation géographique (habitation en ville ou en zone rurale, isolée avec une moindre visibilité…),
• si ce sont des fenêtres au rez-de-chaussée ou à l’étage, par définition moins accessibles,
• l’exposition (fenêtre sur rue ou sur cour à l’abri des regards, donc plus à risque).

Ensuite, pour connaître le niveau de sécurité correspondant à vos besoins, référez-vous à la classe de résistance à l’effraction de vos fenêtres (de RC 1 N à RC 6). Définie par la norme EN 1627, elle évalue la durée de résistance de la menuiserie en fonction :

• du profil du cambrioleur (occasionnel ou expérimenté),
• des outils qu’il utilise (simples tels que tournevis, pince… ou à levier, à percussion…),
• du temps passé à attaquer la baie vitrée (de 30 secondes pour RC 1 N à 20 minutes pour
  RC 6).

Sachant que pour ne pas attirer l’attention, un malfaiteur se décourage généralement dans les premières minutes, choisissez plutôt des fenêtres type RC 2 ou RC 3 en rez-de chaussée et aux étages avec balcon. Elles offrent respectivement une protection de 3 à 5 minutes. Quant aux ouvertures situées en hauteur et difficilement accessibles, un niveau RC 1 N suffit.

Dernier point important à considérer : le type de fenêtres à ouvrir. En effet, à choisir entre un coulissant et une fenêtre à ouverture à la française, nul doute que le cambrioleur mise sur la 2^ème option. Beaucoup plus facile et plus rapide à fracturer !

Comment réussir à freiner l’accès au domicile ?

Fracturer une fenêtre en brisant le vitrage pour pouvoir manœuvrer la poignée reste une méthode employée par les cambrioleurs, car très rapide. Il ne leur reste plus alors qu’à ouvrir le vantail pour accéder au domicile. D’autant plus facile que les fenêtres des logements sont en règle générale équipées d’un double vitrage classique. Certes plus résistant qu’un simple vitrage, il demeure néanmoins très facile à casser.

Par crainte d’ameuter le voisinage, le bruit est l’ennemi n°1 du cambrioleur. Voici deux solutions de sécurité pour bien protéger vos fenêtres contre les cambriolages et augmenter vos chances de le voir prendre ses jambes à son cou :

• le vitrage feuilleté. Très résistant, ce film adhésif apposé directement en usine dans le double vitrage constitue un véritable défi à briser,

• le film à coller sur un vitrage existant. Vendu en grandes surfaces, il joue le même rôle que le vitrage anti-effraction : retarder au maximum votre voleur.

Le + sécurité : optimisez la protection anti-intrusion de votre porte-fenêtre en remplaçant les poignées standards par une béquille à serrure. Si malgré tout le malfrat réussit à casser la vitre, impossible pour lui d’ouvrir le vantail sans la clé.

Par quels moyens empêcher l’ouverture forcée d’une fenêtre ou d’un coulissant ?

Selon le type de menuiserie, différents équipements existent pour éviter les effractions par simple poussée ou arrachement du vantail, fixe ou coulissant, et ainsi bien protéger vos fenêtres contre les cambriolages :

• les galets dit champignons et les gâches dites fourchettes. Présent sur les crémones de fenêtres, ce système garantit l’emprisonnement du galet dans la gâche lors de la fermeture du vantail. L’ensemble devient ainsi complètement solidaire pour rendre impossible l’intrusion à l’intérieur de la maison. Certaines fenêtres bénéficient en standard de ce dispositif.

• le nombre de points de fermetures qui varie en fonction de la dimension des baies vitrées. Il est conseillé d’avoir 1 point tous les 60 cm et la possibilité de rajouter des points supplémentaires en option.

• le système de ferrage. Bi-directionnel sur les menuiseries à ouverture à la française, le ferrage est semi-périmétral sur les modèles à oscillo-battant. Cela signifie que les fenêtres oscillo-battantes disposent de plus de points de fermeture qu’une version traditionnelle.

• les verrous placés sur le montant central des coulissants afin de solidariser les deux vantaux ensemble. Ils ne peuvent alors plus coulisser l’un sur l’autre.

• les crémones spécialement conçues pour les baies vitrées avec une gâche filante sur toute la hauteur et des crochets dont l’épaisseur augmente le niveau de résistance.

Le + sécurité : contrairement aux idées reçues, une fenêtre ouverte en position oscillo-battante s’avère peu sécurisée. Un pied de biche suffit pour faire sauter le dernier point de fermeture et rentrer par effraction. La vigilance s’impose donc, en particulier lors des nuits estivales parfois caniculaires. A la nuit tombée, pour ne pas tenter le diable et risquer un home jacking, fermez toutes les fenêtres en rez-de-chaussée.

Vous pouvez aussi opter pour la ventilation sécurisée. Ce système d’ouvrant-ventilant facilite la circulation de l’air sur 9 mm mais la fenêtre reste bien verrouillée par 2 points de fermeture en galet champignon.

Compliquez la tâche du cambrioleur

Pour que les malfaiteurs restent à l’extérieur, retardez l’accès à votre habitation en installant :

• des volets roulants avec un verrou sur la lame finale qui empêche de relever le tablier,
• des volets battants dont les points de fermetures fixes disponibles dans divers matériaux (PVC, inox, zamac, ferronnerie) renforcent la protection. Pour encore plus de sérénité, n’hésitez pas à rajouter des barres anti-effraction qui se vissent sur les volets ou les persiennes,
• un détecteur d’ouverture sur les fenêtres. Relié à un système d’alarme, la moindre tentative d’effraction déclenche automatiquement une sirène stridente,
• des plantations devant la fenêtre (et pourquoi pas des cactus ou des rosiers ?).

Enfin, comme la dissuasion reste la meilleure arme face à ses crocheteurs de serrures plus ou moins habiles, usez des multiples possibilités offertes par la domotique. Simulez votre présence en programmant l’ouverture des volets, l’éclairage, l’arrosage du jardin…

Le + sécurité : pendant toute absence prolongée, inscrivez-vous à l’opération tranquillité vacances. La police ou la gendarmerie effectue alors des patrouilles pour surveiller votre domicile et vous prévient en cas d’anomalie.

Dernier conseil de prudence, n’annoncez pas votre départ sur les réseaux sociaux et si vous publiez malgré tout un post, pensez à désactiver la géolocalisation !

* enquête réalisée par l’INSEE en partenariat avec l’Observatoire National de la Délinquance et de la Réponse Pénale