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Quelles protections des fenêtres dans une zone à risque industriel ?

Quelles protections des fenêtres dans une zone à risque industriel ?

Saviez-vous qu’en France près de 12.000 logements, soit 30.000 personnes au sein de leur domicile, ne disposent d’aucune protection des fenêtres contre un éventuel risque industriel ? Et ce, alors que le Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) élaboré par l’Etat en 2003 préconise un certain nombre de mesures. Celles-ci visent à protéger les riverains des installations classées de type SEVESO seuil haut, qui présentent le plus de dangers, en cas d’accidents. Pour mieux comprendre de quoi il s’agit exactement, nous décryptons pour vous ce qu’implique le PPRT et quelles protections des fenêtres dans une zone à risque industriel.

Fenêtres dans une zone à risque industriel : l’origine du PPRT

Tout d’abord, commençons par rappeler les circonstances ayant conduit à l’adoption d’une loi sur la prévention des risques technologiques. Souvenez-vous, en 2001, l’usine chimique toulousaine AZF explose, provoquant des dégâts considérables tant sur le plan humain que matériel. D’une ampleur jamais vue sur le sol français, cette catastrophe rappelle à chacun que le risque zéro n’existe pas face aux accidents industriels. Elle entraîne deux ans plus tard, l’adoption, le 30 juillet 2003, de la loi Bachelot relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages.

La France compte 1.369 établissements dit SEVESO dont 727 classés en seuil haut, répartis sur 882 communes le plus souvent autour des grandes métropoles tels que Paris, Lyon ou Lille. L’enjeu est donc de taille pour garantir la sécurité des habitations situées près de ses sites sensibles en protégeant, notamment, leurs baies vitrées.

Quelles protections des fenêtres dans une zone à risque industriel ?

Pourquoi le PPRT concerne les fenêtres ?

En raison de leur activité (pétrole, chimie…), les sites industriels classés SEVESO présentent un niveau de risque important pour les personnes résidant à proximité. En effet, en cas d’explosion accidentelle, la déflagration ou l’onde de choc qui en résultent peuvent engendrer d’importants dommages. C’est pourquoi, afin de limiter les effets d’accidents susceptibles de survenir dans ces usines, le PPRT délimite, en premier lieu, un périmètre d’exposition aux risques. Celui-ci tient compte de la nature et de l’intensité des risques technologiques et des mesures de prévention mises en œuvre.

Grâce à l’analyse de précédents phénomènes dangereux, le PPRT liste parmi les risques prédominants de blessures celles dues au bris de vitres, y compris pour des niveaux de surpression de faible intensité (dès 20 mbar). Sans compter que les éclats de verre peuvent se retrouver projetés dans toute la pièce. A cela s’ajoute d’autres risques de lésions en cas d’ouverture, d’arrachement et de projection des ouvrants ou de la fenêtre à l’intérieur de l’habitation.

C’est la raison pour laquelle, afin de garantir la protection des personnes se trouvant à l’intérieur d’un logement situé dans la zone des effets de surpression d’intensité 20-50 mbar, le règlement du PPRT exige d’assurer la tenue des fenêtres. A cet effet, pour tout bien immobilier considéré comme vulnérable, il incombe aux propriétaires de réaliser des travaux de protection contre les effets thermiques, de surpressions et toxiques identifiés dans le PPRT.

Quelles protections des fenêtres dans une zone à risque industriel ?

Fenêtres et zone à risque industriel : quelles précautions prendre ?

Aussi, si vous vivez dans une zone à risque industriel, vos fenêtres deviennent des éléments essentiels à votre sécurité. Pour garantir leur solidité et donc votre protection, il convient de vous rapprocher d’un fabricant dont les menuiseries répondent aux cahiers des charges PPRT. Selon votre région, il va alors déterminer premièrement la configuration du châssis en considérant :

  • le mode d’ouverture de la menuiserie. Privilégiez plutôt un châssis fixe, une ouverture vers l’extérieur ou à la française. A la rigueur, une ouverture à soufflet reste acceptable mais sans dispositif de maintien de l’ouvrant en position semi-ouverte. En revanche, évitez les fenêtres à ouverture oscillo-battante et coulissante,
  • le type de matériau (bois, aluminium, acier). Dans le cas du PVC, l’ensemble (traverses, dormants, ouvrants) doit posséder, en plus, d’un renfort par des armatures en acier,
  • le système de fermeture individuelle des ouvrants impérativement avec renvoi d’angle, constitué de gâches métalliques de sécurité anti-décrochement avec galets champignons. Assurez-vous que les paumelles, vissées dans les dormants et les battants, disposent d’un système anti-dégondage et que le nombre de points liant les ouvrants au dormant soit suffisant,
  • le type de pose de la fenêtre (feuillure, tunnel, applique) en respectant les recommandations données par le PPRT. Celles-ci diffèrent en fonction de la zone où se trouve l’habitation (35-50 mbar ou 20-35 mbar), de l’orientation des façades par rapport au centre de l’explosion (de la moins à la plus exposée) et de la nature de l’onde (de choc ou déflagration),

La deuxième étape consiste à définir, à l’aide d’un bureau d’études, le type de vitrage en fonction des dimensions maximales des panneaux vitrés à remplacer. Les modèles isolants doubles standards ou feuilletés conviennent particulièrement car ils résistent ou cassent sans risque de blessure.

Pour finir, il ne reste plus qu’à respecter les préconisations d’emplacement des fixations de la fenêtre dans le mur, quel que soit le mode de pose retenu.

Quelles protections des fenêtres dans une zone à risque industriel ?

De cette façon, vous voilà protégé efficacement ! Pour encore plus de sécurité, sachez que vous pouvez aussi ajouter des films de sécurité anti-explosion. Appliqués sur les faces intérieurs des vitrages, ils viennent renforcer leur résistance.

Dernière information mais pas des moindres. Si vous résidez dans une zone à risque industriel et que vos fenêtres ne répondent pas aux critères du PPRT, ne traînez pas ! En effet, le dispositif d’aide mise en place par l’état pour accompagner les riverains concernés s’arrête progressivement à partir du 1er janvier 2024, avant un arrêt définitif à l’automne. Alors, un bon conseil, rapprochez-vous vite d’un professionnel qualifié pour vous conseiller et engager les travaux requis avant cette échéance.

 

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