Quelles sont les nouveautés de MaPrimeRénov’ 2024 pour vos travaux de rénovation énergétique ?

Mise en place en 2020, MaPrimeRénov’ offre aux propriétaires la possibilité de réaliser des travaux visant à améliorer l’efficacité énergétique de leurs logements. Depuis sa création, 2 millions de foyers ont d’ores et déjà bénéficié de cette aide financière substantielle délivrée par l’ANAH*. Afin d’encourager les rénovations globales de grande ampleur, les modalités de MaPrimeRénov’ viennent d’évoluer. Démarches, montants, éligibilité…, voici un tour d’horizon des principaux changements de MaPrimeRénov’ 2024.

MaPrimeRénov’ 2024 : des objectifs renforcés

Au préalable, commençons par rappeler en quoi consiste MaPrimeRénov’. Comme expliqué dans notre premier article sur ce sujet, cette subvention éco-rénovation vise à encourager les ménages à effectuer des travaux afin :

• de réduire leur consommation d‘énergie grâce, notamment, aux sources d’énergies renouvelables,
• d’améliorer leur confort par l’isolation thermique de leur habitation.

Mais cette initiative s’inscrit surtout dans une volonté plus large de lutter contre les effets du changement climatique. Alors que le logement représente 16% des émissions de gaz à effet de serre en France et 45% de la consommation énergétique du pays (Chiffres de 2019 – Source : Carnet de Chantiers de Décembre 2023), le rythme des rénovations doit s’intensifier. Et ce, d’autant plus qu’un logement sur 5 se situe dans la catégorie des passoires énergétiques (classées F ou G). Dans cette perspective, MaPrimeRénov’ 2024 évolue pour favoriser les projets de grande ampleur qui permettent :

• d’atteindre la neutralité carbone espérée pour 2030 et 2050 en accélérant la décarbonation des systèmes de chauffage,
• d’améliorer la qualité de vie des français en prenant en compte le confort d’été afin de lutter contre les bouilloires thermiques, au même titre que les passoires énergétiques.

Avec un budget de plus de 6 milliards d’euros, l’Agence Nationale de l’Habitat* espère ainsi atteindre le cap ambitieux de 700.000 rénovations dont 200.000 d’envergure.

Pour y parvenir et accélérer la transition énergétique du parc immobilier résidentiel, la nouvelle mouture se décline désormais en deux parcours distincts : accompagné et mono-geste.

Parcours accompagné : priorité donnée aux rénovations performantes !

Destiné aux ménages souhaitant s’engager dans une rénovation globale d’envergure, ce nouveau parcours de MaPrimeRénov’ 2024 combine accompagnement personnalisé et simplicité administrative.

Accessible à tous, indépendamment des ressources financières, le parcours accompagné couvre les travaux :

• comprenant obligatoirement deux gestes. Il implique donc d’agir sur plusieurs postes tels que l’isolation, le chauffage, la ventilation ou la production d’eau chaude sanitaire,
• permettant au logement de franchir au moins deux classes au sens du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).

Cette approche garantit ainsi une transformation significative de la performance énergétique de l’habitation.

Parmi les autres nouveautés majeures de MaPrimeRénov’ 2024, citons :

• une prime revalorisée et actualisée tous les ans pour tenir compte de l’inflation. Elle se calcule désormais sur la base d’un pourcentage du coût total des travaux. Le taux de prise en charge peut ainsi atteindre 90% pour les revenus les plus modestes. Pour les rénovations offrant un gain de 4 classes au DPE (exemple de G à C), le plafond s’élève à 70.000 € (vs 35.000 € auparavant),
• la prise en compte du confort d’été dans les dépenses éligibles. Cela inclut l’installation de pompes à chaleur, de brasseurs d’air et de protections solaires pour les parois vitrées,
• la simplification des démarches administratives. Désormais, il suffit au demandeur de déposer un seul dossier à l’ANAH. Celle-ci se charge alors, pour lui, de valoriser le montant des aides au titre des Certificats d’Economies d’Energie (CEE),
• le recours obligatoire à un Accompagnateur Rénov’ parmi les 2.000 professionnels agréés à ce jour. Financée par l’état à hauteur de 20% à 100% selon les conditions de ressources des ménages, leur intervention consiste à guider les propriétaires, à chaque étape de leur projet. Ces derniers bénéficient alors d’un soutien technique notamment pour la réalisation nécessaire de l’audit énergétique préalable destiné à identifier les actions prioritaires à entreprendre. De plus, il les épaule également dans les démarches à effectuer d’un point de vue administratif, financier et social.

Dernier point, le parcours accompagné ayant pour cible prioritaire les passoires thermiques, les travaux de rénovation énergétique des logements classés de G à E peuvent s’effectuer en deux étapes dans un délai de 5 ans maximum.

2^ème objectif de MaPrimeRénov’ 2024 : sortir des énergies fossiles

A l’inverse du parcours dédié aux rénovations globales de grande ampleur, le 2^ème parcours de MaPrimeRénov’2024 se veut non-accompagné.

Egalement connu sous le nom de MaPrimeRénov’ décarbonation, il met fin aux financements des travaux d’isolation thermique en mono-geste. Ainsi, il cible le remplacement des équipements de chauffage ou d’eau chaude sanitaire énergivores (fioul, gaz, charbon) par des systèmes plus respectueux de l’environnement. Parmi eux, figurent les pompes à chaleur, les chaudières biomasse, les panneaux solaires ou encore les ballons thermodynamiques.

A cela s’ajoute la possibilité de compléter l’installation d’un mode de chauffage décarboné par un geste d’isolation (murs, combles, planchers bas) ou l’installation d’une VMC.

Toujours calculé selon des forfaits par poste de travaux et par saut de classe énergétique, le versement de l’aide nécessite la présentation impérative d’un DPE. D’autre part, les primes attribuées pour la mise en œuvre d’une PAC se voient revalorisées d’un bonus de 1 000 € pour les PAC air/eau et de 2 000 € pour les modèles géothermiques.

D’autres changements vont entrer en vigueur progressivement :

• une réduction de 30% des forfaits MaPrimeRénov’ pour l’installation d’équipements de chauffage au bois au 1^er avril,
• un parcours décarbonation recentré sur les logements classés A à E au DPE dès le 1^er juillet. A compter de cette date, les propriétaires de passoires thermiques (F et G) doivent s’orienter vers le parcours accompagné du dispositif.

Précisons que les ménages aux revenus considérés comme supérieurs, selon le barème établi par MaPrimeRénov’, ne sont pas éligibles à ce parcours mono-geste.

Des conditions d’éligibilité à MaPrimeRénov’ inchangées

Mis à part les changements évoqués précédemment, les principaux critères pour prétendre à cette aide à la rénovation énergétique demeurent identiques. Mentionnons principalement :

• être propriétaire d’un logement (maison ou appartement) construit depuis plus de 15 ans,
• le barème de l’ANAH déterminant le montant de la subvention accordée selon les revenus et la zone géographique de l’habitation concernée,
• s’assurer de l’éligibilité des travaux grâce au Simulateur Rénov’ et effectuer sa demande sur maprimerenov.gouv.fr,
• confier les travaux à un professionnel du bâtiment labellisé RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

De même, dans le cadre d’un parcours accompagné, vous pouvez toujours cumuler MaPrimeRénov’ 2024 avec d’autres dispositifs pour financer le reste à charge parmi lesquels :

• le PTZ (prêt à taux zéro),
• l’éco-PTZ reconduit jusqu’en 2027,
• le Prêt Avance Rénovation,
• le chèque énergie,

sans oublier un taux de TVA à 5,5% appliqué directement sur les devis de travaux de rénovation énergétique. De quoi alléger sensiblement la facture !

Pour finir, signalons qu’en ce début d’année un autre dispositif entre en piste : MaPrimeAdapt’. Celui-ci vise à accompagner les seniors dans l’adaptation de leur logement au vieillissement ou à la perte d’autonomie. Combinable avec MaPrimeRénov’ 2024, cette initiative illustre la volonté du gouvernement de promouvoir une rénovation énergétique performante et inclusive, adaptée aux besoins de chacun.